II. L’aube (1935).

 

Je te vois enfant, un livre posé sur une très grande table, dans une pièce souterraine [de ton espoir], où l’alphabet est transformé en chair humaine [pour relier l’oeil à la main],

Assis, asphyxié [une lettrine recouvre ta bouche], témoin de l’obscurité des lettres [un témoignage est une épaufrure, un éclat accidentel sur une pierre de taille]

les lettres sont sombres et le coeur est une mémoire qui les environne.

[Ordonnés, instantanés, à la fois témoins et disparus, les mots ramènent les êtres autour d’un cercle] observons les mots, récitons les joies—

 

Je vois tes mains qui inventent déjà pour l’encre une ombre.